Voyage au Chili, on finit à Putre !
Après 45 jours au Chili, ça y est, nous sommes arrivés au bout de la route !
Nous avons initié notre périple dans la région du Norte Grande au Chili par le Désert d’Atacama, et il est maintenant temps de finir ce voyage par un petit itinéraire d’Arica à Putre.
Arica, la mort et la tristesse
Après avoir quitté San Pedro de Atacama, nous prenons un bus vers Arica, tout au nord du pays. C’est la plus grande ville du Norte Grande du Chili, avec près de 240 000 habitants. Franchement, on a pas trop aimé…
Même si je dois reconnaitre que le climat est plutôt agréable, car il ne pleut jamais, on a trouvé cela assez bétonné malgré la plage qui longe toute la ville. Je pense que l’on a surement pas assez pris le temps de découvrir cette ville, car nous étions pressés d’arriver à Putre puis de passer en Bolivie.
Mais ce qui nous a surtout marqué, et cela n’est surement pas la faute d’Arica, c’est tous les poissons et raies morts trouvés tout le long de la plage. Personne ne sait vraiment à quoi cela est du. Est-ce la faute du phénomène d’El Nino ? A cause de la pollution des activités humaines ? On ne le saura jamais vraiment.
Bref, on a un peu le cafard nous dans Arica, et on ne s’attarde pas trop…
Putre, pour retrouver le sourire
Heureusement, en voyage, quand tu as un coup de mou, tu retrouves assez vite le sourire !
Et quoi de mieux que de se retrouver dans un petit village, à planifier des excursions pour cela ? A mon avis rien 🙂
On commence donc par l’essentiel, booker une chambre à l’hostal Cali. Cela nous permet de poser nos affaires, avant de faire une reconnaissance du village et de retirer de l’argent. Car ici, il va nous falloir débourser un peu de sous ! En plus la patronne est vraiment sympa, donc ça nous donne la banane pour la suite.
Un guide pour visiter le parc national Leuca
Le tour de Putre est assez rapide, et franchement nous on trouve ce petit village très mignon et agréable. Ca fait du bien de respirer et de se retrouver au milieu de nulle part !
Mais maintenant, il nous faut planifier nos visites, car le coin recèle de superbes sites à voir. On est un peu en dehors des sentiers battus ici, donc ne comptez pas trouver pléthores d’agences pour vous aider. On se renseigne d’établissement en établissement, et certains habitants nous conseillent d’aller rendre visite à Oriol, un guide local réputé.
Parc National Lauca : Las Cuevas
La principale attraction de Putre ? Visiter le parc national Lauca !
Et il est assez grand, donc ne pensez pas le faire à pied… Pour cette première journée, Oriol nous emmène d’abord à Las Cuevas, un site qui ne paie pas de mine… Si je dis ça, c’est parce que nous sommes juste en bordure de la route faisant la jonction entre la Bolivie et le Chili. Alors certes, il n’y a pas foule sur la route, mais ça enlève un peu de charme.
Pour cette première sortie, on commence donc tout doucement, avec une première découverte : la llareta (prononcez « ya réta », en roulant doucement le r). C’est une plante endémique de la région, qui pousse au-delà des 3000m d’altitude. Oriol nous apprend que sa principale utilisation était de servir de combustible pour les habitants de la région. Le hic, c’est que la llareta pousse très lentement, et qu’il faut donc être vigilant à ne pas trop en consommer. Bon heureusement, elle est protégée aujourd’hui.
Sur le site de Las Cuevas se trouve aussi une zone humide, avec des viscachas et une petite cabane d’environ 1m² dans laquelle nous invite Oriol… Euh, suivre un inconnu dans une petite cabane isolée ici ? Ok !
Dedans, oh surprise, une source d’eau chaude ! Non mais ils sont fous ces chiliens… Ils ont carrément aménagé un petit spa rustique.
Mais bon, si Las Cuevas porte son nom, c’est surtout pour les traces laissées par des indiens il y a plus de 7000 ans ! On peut voir à certains endroits le long du sentier des indices de leur présence (peintures, feux de camp). Et tout autour de nous, on voit les vigognes errant un peu partout.
D’ailleurs, si vous passez dans le Norte Grande, et que vous voyez des tâches noires sur le sol de loin, sachez que c’est tout simplement les excréments des vicunas (vigognes en espagnol), et non des restes de feux de camp.
A noter que l’on a enfin pu voir nos premiers suris ! Appelés Nandoun en français, ce sont de petits cousins des autruches, qui nous fuient comme la peste.
Volcan Parinacota et volcan Pomerape
Le moment fort de la journée, le voici venu, avec la vision sur deux volcans jumeaux : le Parinacota et le Pomerape.
Les deux se tiennent l’un à côté de l’autre, et sont presque tous deux de parfaits cônes. La vue de ces deux mastodontes qui sont posés là sur la frontière entre le Chili et la Bolivie est impressionnante ! A leurs pieds, on en prend plein les yeux également : flamands roses, llamas, alpagas, lac Chungarà, tout nous fait passer un super moment ! Et on oublie très facilement les camions qui passent dans notre dos, car oui, nous sommes toujours au bord de cette fameuse route 11…
Je relis à ce moment-là l’article de Benoit de novo-monde, sur son ascension du Parinacota. Je sens que le sommet du volcan m’appelle à mon tour, pour dépasser les 5000m, et même dépasser les 6000m. Encore un peu de patience, et je pourrais à mon tour m’attaquer à cette aventure incroyable. L’expérience accumulée me rassure sur la capacité de faire cette montée au sommet des Andes.
En retournant sur nos pas, Oriol nous arrête également au bord de la Laguna Cotacotani, qui est entre le village de Parinacota et les deux volcans jumeaux. Le site est vraiment très beau, mais difficile de se rapprocher pour en profiter plus.
Village de Parinacota
Parinacota, c’est aussi un très joli petit village des Andes, qui culmine à 4400m ! Soit le plus haut village du Chili. Ici, on ne dénombre que quelques dizaines d’habitants, on est très loin des hordes de touristes du coup.
Oriol nous lâche en amont, au bord d’une route secondaire, afin de nous permettre de prendre le temps de profiter des lieux en marchant tranquillement jusqu’au village. On le rejoint avec ses amis du village un peu plus loin. On retrouve nos amis les viscachas en train de jouer dans les rochers qui bordent le sentier, l’endroit est d’un calme incroyable, et on se sent vraiment chanceux de pouvoir en profiter tranquillement.
Suri Plaza et les montagnes arc-en-ciel
Le lendemain, nous retrouvons Oriol avec une autre touriste, qui fera la route avec nous aujourd’hui. Direction ? Nulle part… Enfin, au milieu de nulle part !
Oriol nous emmène à travers des routes que l’on vous déconseille sans 4×4, car vous risqueriez fortement de finir par rester coincés, ou pire, de finir au fond d’un précipice. Mais Oriol connait son affaire, et nous fait passer par un petit village désert, devant lequel paissent tranquillement llamas et alpagas, avec des suris tout autour.
Après quelques kilomètres sur le chemin, nous arrivons enfin à notre premier stop de la journée : les montagnes colorés de Suri Plaza ! Le site est d’une beauté incroyable, la montagne est riche de tons splendides, qui vont du marron au gris, en passant par le jaune, l’ocre, l’orange, le blanc, et le tout, à plus de 5000m d’altitude !
Enfin, pas vraiment, car notre véhicule s’arrête à 4900m, et c’est à nous de faire l’effort de passer le cap des 5000m en montant une pente assez raide.
Je crois que ces 200m étaient les plus longs, et les plus essoufflant que nous ayons faits lors de ce voyage au Chili ! Mais quel pied de se dire que nous sommes là à plus de 5000m de haut. Le Mont-Blanc nous paraitrait presque petit si nous étions à côté.
Alors relativisons la chose, nous avons quand même fait la route jusqu’ici en voiture…
Quebrada Iquilla, un canyon bien coloré aussi
Pour parfaire cette journée, Oriol nous fait faire un petit détour dans le fond d’un canyon bien connu du coin, le Quebrada Iquilla.
Celui-ci rejoint le fleuve du Rio Luta, et comme le reste de la région, la roche du canyon est riche d’une myriade de couleurs !
Non mais quelle claque on prend dans ce coin. Et toujours personne autour de nous pour nous empêcher de profiter pleinement du lieu. Ce qu’il y a de bien en voyage, c’est que tu peux passer des heures sur des sites supers connus et bondés de touristes, et pas très loin, tu auras souvent aussi des sites hors des sentiers battus, où la nature est plus sauvage, plus pure, plus prenante.
Franchement, c’est génial d’être ici, et Oriol est vraiment un très bon guide pour ces excursions.
Bon par contre, une fois arrivés au fond du canyon, on se rend compte que l’un des pneus est crevé, et c’est bibi qui doit se coller au changement de roue. Heureusement on a ensuite pu rentrer à Putre sans crever à nouveau.
On finit par une petite visite de la source d’eau chaude des Termas Jurasi, non loin de Putre afin de se prélasser un petit peu, et détendre nos muscles.
Le lendemain, nous devons désormais partir pour Sajama, en Bolivie !