Dernier road trip australien
Nous y voici, le moment que je redoutais tant depuis quelques temps : notre départ d’Australie.
Plein de choses sont en train de se passer, et c’est assez perturbant. Entre la fin de l’Australie, la suite de nos voyages, et le retour prochain en France, on en a plein la tête !
On attaque donc cette nouvelle année 2016 avec un nouveau voyage en forme de road trip australien : Uluru et le centre rouge.
Au menu : du sable, de la terre rouge, de la culture aborigène, du soleil, de la chaleur, des dingos, et des paysages incroyables ! Ce road trip, on le fera donc sans notre Moody, mais avec une voiture de location récupérée directement à l’aéroport d’Uluru (Ayers Rock pour les Australiens). Cette fois-ci, on passe par AVIS, avec une petite voiture banale. Pas de van louable sur place, donc pas de confort dans le véhicule ! C’est à dire que pendant 5 jours, on va dormir dans les sièges conducteur et passager, mais heureusement on a gardé nos moustiquaires de fenêtre pour dormir avec les fenêtres ouvertes la nuit.
Moody a fini sa vie tristement, j’ai du m’incliner devant le refus des mécanos à vouloir le réparer, et l’ai cédé pour 100$ à une décharge. Le gars qui est venu le récupérer lui a d’abord brisé les vitres pour lui passer une énorme chaine, avant de le soulever sur son camion et d’écraser le toit avec sa grue… Fin de l’histoire de Moody, je vous cache pas que cela m’a fait un gros pincement au cœur après avoir vécu tant d’histoires dans ce van en 18 mois.
King’s Canyon
Notre première destination est la plus lointaine : le parc national de Warrtaka et le King’s Canyon.
On doit quand même parcourir 300km avant de pouvoir se poser à notre camping, qui est presque désert. Nous sommes en plein été, et c’est vrai que ce n’est pas forcément la saison la plus propice à cause des fortes chaleurs. Mais nous n’avons pas franchement le choix.
On s’établit donc au camping Kings Creek Station, qui est assez bien pour le temps qu’on a à y passer. On ne doit rester qu’une seule nuit ici, donc pas besoin d’avoir des installations hors de prix. On se prend un site sans électricité à 10$, et cela suffira. Pour ce prix là, on a tout le camping pour nous, et on a le droit à un emplacement géant avec une zone couverte où l’on peut garer la voiture et manger tranquillement.
On a également accès aux toilettes où Morgane vivra l’un de ses pires moments !
On était tranquillement en train de se rafraichir et de se nettoyer chacun dans notre coin, quand tout d’un coup, j’entends Morgane hurler comme une folle ! J’arrive plus vite qu’Usain Bolt sur place, et là je la vois se tortiller dans tous les sens, car une mouche était entré dans son oreille. Ni une ni deux, sans réfléchir, je me précipite sur elle et aspire la mouche dans ma bouche.
Heureusement elle est assez maligne pour s’échapper ainsi et ne pas finir en apéro pour moi !
Une fois remis de nos émotions, on profite des lieux pour se balader, profiter des paysages alentours et des animaux sur place. Et franchement, c’est vraiment beau. Les couleurs du soleil couchant mélangées aux couleurs de la terre rouge, c’est magique.
Le lendemain, on se lève de bonne heure, pour profiter de la fraicheur du début de journée. Une longue marche nous attend sous un soleil de plomb, donc faut pas trainer car il y a vraiment des risques à ces températures.
On fait donc le plein d’eau, et on trace vers le parking du parc national. Là on se retrouve nez à nez avec un dingo qui file se cacher dans le bush ! On aura eu le temps de le prendre en photo, mais il est flou. On voit aussi de très beaux petits oiseaux bleu et noir, qui virevolte partout.
Pour profiter de l’endroit, il n’y a pas de mystères, faut faire la King’s Canyon Walk. C’est une marche éprouvante, car il faut grimper sur les hauteurs du canyon dès le début, sous des températures fortes. Vous comprenez pourquoi on commence tôt. Et comme elle prend 3 à 4h, il ne faut pas trainer pour partir ! D’ailleurs à notre retour, une barre signalera que la marche est fermée pour l’après-midi, à cause du soleil.
Notre itinéraire nous emmène d’abord au bord d’un des côtés du canyon, avant de nous emmener sur les vestiges de ce qui aurait été un lac. On trouve des traces d’un mouvement d’eau, fossilisé dans la roche. C’est impressionnant d’imaginer ce à quoi pouvait ressembler l’endroit il y a fort longtemps, lorsque l’eau n’était pas si rare ici.
Puis notre chemin nous fait prendre une descente qui nous emmène au cœur d’un petit paradis caché : un trou d’eau (billabong en aborigène), qui est le jardin d’Éden du parc. Le lieu est sacré pour les aborigènes, et nous respectons les consignes qui nous interdisent de nous y baigner.
Après cette marche, on en fera une seconde sur place, la Kathleen Springs Walk. Rien de bien spectaculaire, mais c’est toujours sympa de profiter du coin un maximum. Avec un peu de chance, vous pourrez y trouver des fruits sauvages.
Uluru, la terre sacrée des aborigènes
La suite de notre périple nous ramène vers Uluru et le parc national de Kata Tjuta. Nous commençons par refaire les 300km en sens inverse, et on récupère notre spot de camping au seul camping de Yulara : Ayers Rock Campground.
On a passé 3 nuits dans ce camping, et franchement on y était plutôt bien. La piscine était ouverte car il y avait suffisamment de clients, la cuisine extérieure était vraiment bien, et la nuit on avait droit aux visites des dingos qui venaient roder dans le camping.
Comme on arrive assez tard le premier jour, on préfère se contenter d’aller admirer Uluru depuis l’espace prévu à cet effet, qui est accessible en voiture. Cela permet à chacun d’admirer les couleurs changeantes de cet immense rocher (qui est le 2nd plus gros au monde, le 1er étant en Western Australia : Mount Augustus).
Le lendemain, nous partons à nouveau tôt le matin pour découvrir cette merveille au plus près. Il n’y a que 2 façons de faire :
– Monter sur le sommet, mais cela est interdit pour les aborigènes car c’est un site sacré. De plus, il y a parfois des accidents entre la forte chaleur et le terrain glissant
– Faire le tour de la base d’Uluru
Nous, on choisit de faire le tour de sa base, et il y en a pour 4 heures ! Mais au moins, on va pouvoir vraiment voir ce qu’est Uluru, alors que d’en haut, au final, on voit surtout les alentours.
Certains passages sont sacrés, et les photos sont interdites. Mais sinon, on est libre, et presque seuls ! Les courageux qui se lancent dans cette marche ne semblent pas nombreux.
On découvre donc tous les recoins de l’endroit, et on y découvre que l’eau y est finalement bien présente. Il y a des trous d’eau, et aussi on devine avec les traces noires, que lors de fortes pluies des cascades se créent depuis les hauteurs. Cela doit être magnifique à voir ! Mais pour nous le ciel est sans nuage… De retour de notre marche, on passera voir les artisans aborigènes locaux pour leur prendre quelques produits issus de leur artisanat (on vérifie bien l’authenticité des produits !)
Les Monts Olga
Pour finir notre expédition dans le centre rouge, on se lève encore une fois de bon matin, pour aller à l’ouest, vers les Monts Olga. Ce site, comme Uluru, n’est pas très loin du camping. Et comme on va encore faire une marche assez longue sous le soleil, on part tôt et avec le plein d’eau.
Petite astuce pour reconnaitre votre hydratation, regardez la couleur de vos urines. Plus c’est clair et transparent, plus c’est un bon signe d’hydratation. Mais attention, il ne faut pas attendre que les urines deviennent foncées pour boire ! Il faut boire tout le temps.
Depuis la route, il y a une plateforme permettant d’avoir une vue très ouverte sur les Monts Olga. Une fois de plus, personne à l’horizon, nous sommes seuls pour en profiter. Certes il fait chaud, mais la saison actuelle a du bon pour éviter les hordes de touristes ! Les Olgas, ce sont 36 dômes, dont le plus gros culmine à 1000m environ. Kata Tjuta est le nom originel et aborigène donné à ce site sacré, il signifie « beaucoup de têtes ».
Pour découvrir les lieux, il y a 2 marches (on fait les deux nous !) :
– La Valley of the Winds, qui commencent par une ligne droite puis on arrive sur une boucle. Attention, elle est assez longue (3h), mais un point d’eau est disponible.
– La Walpa Gorge, qui est faisable en 30/40 minutes.
On commence par la Valley of the Winds, car on veut être sur d’avoir le temps d’échapper aux plus fortes températures. Cette marche est vraiment top, mieux que le tour d’Uluru pour beaucoup, mais pour moi je pense que Kings Canyon restera un cran au-dessus.
On serpente entre les parois, on prend des chemins pas forcément très fréquentés ou bien définis, et on se plait à essayer de ressentir la magie du lieu. Parmi ces dômes, il y a quelque chose qui se passe, l’atmosphère est vraiment propice à l’introspection et à la contemplation.
On finira ensuite par la Walpa Gorge, qui est assez facile à faire. On passe entre 2 flancs de dômes et on a l’impression de s’enfoncer au cœur de ceux-ci. La balade est sympa, et on voit sur les parois les traces noires laissées par l’eau. On se dit que comme pour Uluru, les jours de grosses pluies doivent être fantastiques ! L’eau doit faire des cascades partout sur le site et ça doit vraiment en jeter plein les yeux.
Et c’est ainsi que se termine notre découverte du centre rouge dans le Northern Territory. On aurait aimé en voir plus de cet état, notamment le nord, mais il faudra garder cela pour un futur voyage en Australie (impossible que je ne revienne jamais dans ce pays merveilleux !). On a encore plein d’endroits à visiter tellement ce pays recèle de trésors.
Mais désormais, on tourne nos regards vers l’est. On a encore 8 jours à passer en Australie !